Anticipation négative

  • Initiateur de la discussion ikebana
  • Date de début
I

ikebana

Membre
messages
3
Points
640
Localisation
Paris, France
Comment travailleriez-vous pour désamorcer des anticipations négatives ? Je pense par exemple aux patients qui suite à leur cure de chimio ont eu des nausées et vomissements pendant plusieurs jours, s'attendent à ce que le scénario se reproduise ce qui génère beaucoup d'anxiété et sont finalement confrontés au même symptôme cure après cure...
En plus du travail spécifique sur le symptôme, j'aborde généralement la prédiction auto-réalisante en conversationnel avec plus ou moins de succès. Auriez-vous des idées, comme une métaphore peut-être, à introduire dans la corps de la séance formelle ?
Merci pour vos idées !
 
jumb

jumb

Membre
messages
2 324
Points
6 260
Localisation
Vosges
Dites moi pourquoi ça pourrait se passer autrement ?
Qu'est ce qui pourrait changer entre la première fois et la deuxième fois ?
Si la chimio est à la même heure au même endroit, avec les mêmes produits...

Comment cela va pouvoir être différent ?
 
moune

moune

Moderateur
Membre de l'équipe
Pro
messages
3 300
Points
7 960
Localisation
France
Bonjour
L'anticipation négative est bien ancrée en eux
Pour qu’elle puisse s'estomper progressivement
Il faut leur prouver par + B qu'ils n'ont plus de nausées ,ni de vomissement

Alors leur demander quel est leur aliment préféré?
j'aime bien l'orange et leur dire qu'avant chaque traitement ils vont imaginer déguster une orange juteuse, bien sucrée.... qu'ils se régalent en quelque sorte
Contre les vomissements,travailler sur la contraction du temps et leur dire que cet évènement dure qu'une seconde ,mais surtout leur fait du bien,ou et nécessaire pour qu'ils aillent mieux
Il existe aussi un médicament excellent contre les nausées,peu prescrit car cher!On en a tout un wagon au bloc où je travaille et pourtant dans le service d'oncologie ils ne le donnaient pas à la mère d'une cadre supérieure de l’hosto.Comme quoi le injustices existent encore!
 
surderien

surderien

Toujours savoir trouver le plaisir de chercher…
Membre de l'équipe
Pro
messages
8 628
Points
9 760
Localisation
Suscinio 56
On a toutes les raisons pour que cela se passe de la même façon la prochaine fois, exactement comme cela s'est déja passé la dernière fois.

Mais on en est conscient, de ce processus automatique de conditionnement et que c'est un conditionnement

Donc modifiable
Dont les paramètres sont modifiables


Si le médecin chimio et l'infirmiere chimio ont la même attitude, le même protocole, la même rigueur et le même accueil avec les anti vomitifs et en préparant le haricot jetable et les kleenex... Les jeux sont faits.

C'est à l'environnement de casser le conditionnement, comme vous le faites et en apprenant à le faire entre nous en transmettant tous les jours des changements qu'on peut apporter dans l'environnement pour casser les conditionnements en apportant de nouvelles idées de changement grâce à l'imagination métaphorique...

Une idée de métaphore ce serait de transformer la vomisseuse captive en une hypnotiseuse sachant s'auto métaphoriser avant chaque nouvelle séance...

C'est une simple suggestion à oser y croire et à transmettre avec certitude.

:oops:
 
I

ikebana

Membre
messages
3
Points
640
Localisation
Paris, France
Merci à tous pour ces belles pistes !
Une méta analyse trouvée sur PubMed présentait en effet le mécanisme des N/V par anticipation comme un conditionnement et depuis je travaille sur le déclencheur, variable selon les patients (odeur de l'hôpital, couleur d'un des cytotoxiques, goût désagréable etc...) en le substituant par une autre sensation plus agréable pour le patient (et pourquoi pas une orange juteuse, merci Moune !) Mais généralement, demeure une part d'anticipation.
Vous me donner donc l'idée de travailler sur une double dissociation entre conscient (le mécanisme de conditionnement) et inconscient (adaptation pour introduire un changement) et temps extérieur et temps intérieur...
Effectivement, la conversation recommandée par Moune est très belle et certains éléments m'inspirent, notamment le fait de détourner ce qui se passe de désagréable vers un objectif plus satisfaisant. Ce que je fais parfois pour les bouffées de chaleur...
Merci à tous les trois pour vos réponses !
 
jumb

jumb

Membre
messages
2 324
Points
6 260
Localisation
Vosges
Entre la première séance, et la deuxième l'organisme peut s'être adapté à ce qu'on lui donne par exemple, alors le résultat peut-être différent, comme quand on fait du ski de fond pour la première fois, on a plein de courbatures. La deuxième fois, ça va aller mieux.
 
jeangeneve

jeangeneve

Membre
Pro
messages
2 176
Points
6 910
Localisation
là bas,
Peut on prendre le patient pour un con ?

quand le patient arrive en chimio, il a déjà u ses 3 RDV motivationels prévu au protocole, ou il a déjà été bombardé de questions inductives, d'injonctions paradoxales, de choix illusoires, et de métaphores...

Intervenir comme vous le proposer ici, c'est le prendre pour un..., mais c'est en général ce qui se passe, la fameuse régression, le nursig, l'infantilisation .
Le tout induit de force par des effets dits secondaires...
Bien que une bonne part des patients sont en état lithique dès l'annonce du diagnostique ( donc en transe profonde )
et hop environs, 15% des patients disparaissent à la deuxième chimio.
Certes la confiance cela s'induit, mais faut pas pousser...
Que ne faut t'il pas faire pour quelques mois de plus .
Les patients qui de plus en plus sont parvenu dans certains niveaux d'éveil ( et il y en a de plus en plus ) et qui sont déjà dans la phase d'acceptation sont mal toléré et pose au personnel médical pas mal de soucis, car d'après eux, ces personnes sont psychologiquement atteinte, alors c'est l'affaire des psys car il y a une façon médicale de mourir.
Hé oui tout le monde est formé d'une certaine façon et quand on est hors du protocole psy et médical que le patient veut juste retrouver son altérité, c'est le drame, c'est très mal vécu par l'équipe soignante.
ET on en retrouve ici les effets .

Mon dieu si je dresse un tableau négatif..
voyons voir cela autrement...

Il est pas évident d'induire une transe profonde induisant un large amnésie sur un temps assez long, mais la pharmacopée est pourtant assez large et semble peu à peu acceptable en oncologie pédiatrique ...
On ne peut pas reprocher au corps médical de se poser des questions étiques .
Pour faire revenir un toxicomane dans le doit chemin pas de problèmes...
Pour une chimio... visiblement c'est a voir...

Mais alors bordel que faire ?
Je comprend bien ** Lien interne en erreur ** prétend que c'est des prédictions auto réalisantes, du mal vécu en quelque sorte un trauma ( c'est probablement le cas)
Et en gros on dit cela au patient : "allons, allons ne faites pas l'enfant". "soyez adulte, cohérent" ( celle là on me la faite )
Je ne sait pas vous mais moi j'aurais l'impression que on me prend vraiment pour un con...

Je suis très critique et les solutions alors .

et si cette deuxième chimio serais différente de la première pas forcément géniale ...
Une chimio chez le sujet âgé ne pourrais pas se faire à domicile ?
Et si on fesais un truc bien dans les dogmes de la psychologie moderne ?
Souffrance morale et physique, lâcher prise et renaitre plus fort (ressusciter, le fameux phenix si chère aux psys)
Pour le catho : exorcisme, peu importe... chamanisme, NDE à l'aide de kétamine...
Oui bon inimaginable en CHU !
ou de petites choses... méditation de pleine conscience, hypnose sèche en récompense... (comme en psychanalyse )
Penser catharsis ...
Ou toute choses qui pourrais être vécu comme différent, autre endroit autre équipe..
vivre la même chose avec la même équipe, mal vécu = ancrage de toute façon négatif, briser le cercle, les boucles de revivre
ce serais par exemple non pas vraiment une chimio mais un séjour en Hotel médicalisé...
et deux jours de plus sous pseudo talaso avec compléments en glutathion ...

le patient il en dit quoi ?
Ha merde c'est pas dans le PROTOCOLE
QUE LE PATIENT PRENNE EN MAIN sa CHIMIO !
En discuter avec le patient dès la fin d'une chimio mal vécue...

Faire revivre une telle expérience de 4 à 16 fois c'est du masochisme, de la maltraitance, de la malpratice ou de la torture ?
En tant que soignant serez vous prêt de le faire a vous même quelques fois cette expérience afin de mieux comprendre ?
Alors pourquoi diable l'exiger et mal tolérer un refus des personnes réellement concernées pour quelques mois de plus ?
Faire vivre cela à tous le monde a t'il un sens pour tous ?

Autres pistes plusieurs études tendent à démontrer qu'un déficit calorique ( jeune ) sur 48h avant la chimio réduit partiellement ou totalement les effets délétères de la chimio, tout en réduisant les doses de 25% oui je sait c'est pas dans les protocoles,...
sauf au japon, canada, Belgique, suisse,
jetez un oeil sur les études, printer et jeter le pavé dans la marre protocolaire !
Posez la question qui tue : et l'imuno-thérapie personalisée ?
Devenez un pro de la rupture de pattern avec vos mandarins, vos patients et avec ces protocoles
Et exercez et perfectionner votre art de l'hypnose sur les comptables et autres technocrates de l'éfi-science

Soyons créatif dans le monlite hospitalier

soyons hypnotique !
Illumine la taule, vas voir un hypno de temps en temps...
 
jumb

jumb

Membre
messages
2 324
Points
6 260
Localisation
Vosges
Il y a l'espoir, Jeangeneve
Le fait pour le patient et le personnel soignant de se raccrocher à quelque chose qui puisse amener à une prolongation de la vie
Aussi bien le patient que le personnel sont dans la lutte pour la vie
Aussi dans l'angoisse de la mort et surtout

Ne rien faire, c'est comme s'avouer vaincu
De s'être laissé terrasser par l'ennemi-maladie
De mettre face à l'angoisse et à la culpabilité

Il y a des vies de sauvé
On ne peut savoir d'avance lesquelles ni avec quels moyens
C'est souvent hyper-lourd avec plein d'effets secondaires variables suivant chacun pour la chimie
Bien sûr, tous rêvent de la pilule miracle
Elle n'existe malheureusemet pas encore

Il y a moyen de faire mieux, bien sûr
Tu nous en donne des pistes
 
cabinet briare hypnose

cabinet briare hypnose

Membre
messages
354
Points
4 610
Age
69
Localisation
Briare, France
Peut on prendre le patient pour un con ?
A priori OUI mais pas toujours, car après tout il faut toujours offrir ce qui est recherché car un autre le fera à votre place...ou faites comme moi... n'en vivez pas...
 
>> Vous aimez cette page ? Inscivez-vous pour participer
Haut