Testez vous-mêmes. Je ne faisais que partager une induction.
Je ne suis pas chercheuse en hypnose, et pas même hypnotiste. Je n'ai donc pas méthodiquement consigné à qui j'ai dit quoi de quelle façon, à qui j'ai adressé quel geste ou quel regard, de quel façon.
A des amis, à des personnes croisées, à des collègues de travail, à des collègues d'université... tout est possible. Qu'est-ce que ça change au juste ? Bien entendu, je n'ai pas fait ce type d'induction avec mes amies entraînées à l'hypnose, ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
Quant au taux de réussite, vous entendez quoi par là ? Le taux de personnes qui développent une transe pour se réorienter lors d'un instant de confusion induit par l'interruption d'une séquence de comportement réflèxe (pattern), et accepte, lors de cette réorientation, une suggestion acceptable proposée avec douceur et naturel ? La plupart, je dirai. Certaines personnes, par exemple très vives et très bavardes reprennent immédiatement le contrôle de la situation, de leurs mains, de leur regard, et se réorientent naturellement très vite. D'autres, refusent seulement la suggestion de fermer les yeux, par exemple, qui n'est pas toujours acceptable en fonction du contexte... Il ne s'agit que de suggérer des choses, pas de les imposer. Chacun ne participe spontanément qu'à l'expérience qu'il accepte inconsciemment de faire. Donc, il y a forcément des personnes à qui cela ne convient pas. Mais en prenant un air très naïf, un peu perdu, et très sincère, peu de personnes s'opposent à faire plaisir à une pauvre fille touchante un peu paumée.Il suffit de s'adapter.
A une époque, je me contentais, "pour voir", de poser aux gens, lors d'une conversation une question du genre : "Qui vous a appris à faire vos lacets ?". Ou autre chose dans ce genre. Et bien souvent, les personnes développaient un état de transe prolongé pour chercher l'information, et parfois en vain, si bien qu'ils re-développaient cet état régulièrement pour reprendre la recherche dans la journée disant "avoir très envie de de pouvoir retrouver cette information". Et bien par exemple, je n'ai jamais fait de statistique là-dessus. Dommage peut-être. Mais ce n'est pas mon métier.
Pas plus tard qu'hier, nous cherchions avec deux amis, le nom d'une actrice qui jouait dans un film que nous avons vu il y pas mal de temps. Moi, j'ai abandonné la recherche, mais un de mes amis mettait un point d'honneur à retrouver ce nom. Ca l'obsédait. Il essayait toutes les associations d'idées susceptibles de le lui rappeler, revoyait le film mentalement, l'instant, la conversation qui s'en est suivie, etc... tout cette recherche l'absorbait tellement qu'il a été incapable de suivre une autre conversation de toute la matinée, il se re-perdait en transe régulièrement, il traversait la rue sans faire attention, et il a exprimé se souvenir à peine que nous avons pris le métro ensemble, et avait totalement oublié à quoi était le sandwich qu'il venait de manger (il n'a pas été capable de s'en souvenir).
La transe hypnotique, même profonde, peut être induite si facilement, si naturellement, de façon si anodine, qu'il est difficile de garder en mémoire toutes ces occasions et de faire des statistiques, à moins d'avoir tout répertorié et de travailler dans la recherche à ce sujet.