perchancetodream à dit:
La desintégration positive, c'est sortir d'une crise en réévaluant nos roles et nos investissement. Elaguer, en somme, se concentrer sur ce qui est important. Donc un deuil. Au moment où les gens prennent leur retraite, il y a le meme type de deuil de notre fonction professionnelle, sociale... certains le vivent mal, d'autres se sentent libérés et bouclent leur sac à dos.
Plus on vieillit, moins il reste de deuils de nos rôles à faire, on les a déjà traversé. Je crois qu'en suivant cette théorie, on arriverait, par ex. à l'image d'un vieillard sage qui aurait un "message" de vie à délivrer. Le beau rôle.
La réorganisation se ferait à un niveau supérieur, en termes d'intensité de vie et de valeur que l'on accorde à ces rôles qui restent. C'est un modele pour aider les jeunes adultes à haut potentiel. Le côté "rôle", inscription sociale, reconnaissance est important.
Tu viens de me faire penser à un homme que je connais qui pensait qu'après la ménopause les femmes n'avaient plus de libido, on était mortes de rire et affligées avec ma mère! Si une personne veut laisser tomber des rôles qu'elle les laisse tomber, mais pourquoi se réduire à un seul si ça ne nous convient pas? On en voit des femmes qui sitôt qu'elles deviennent mère oublient d'être femme, épouses, amantes... et généralement ça ne réussit ni à l'enfant, ni au mari, ni à la femme elle même; et ces personnes qui se laissent mourir une fois à la retraite parce qu'elles pensent ne plus avoir d'utilité pour la société... Mais c'est un choix, à 80 ans certains font du bénévolat, gardent les petits enfant et leur font visiter les musées, ils se sentent utiles, continuer de fournir des services, un travail (volontariat, bénévolat ou autre), d'apprendre, de fabriquer, certains n'ont plus de sexualité, d'autres si, certains ne sortent plus, d'autre si etc.
Dans le même ordre d'idée que le vieux sage qui n'a plus que son message à délivrer, il y a le vieux con (aigri) qui n'a plus que son message à délivrer.
Je ne pense pas qu'il y en ait moins: renoncer à l'enfance c'est accéder à l'adolescence, renoncer à l'adolescence c'est accéder à la vie d'adulte, renoncer au célibat c'est accéder à la vie de couple, on fabrique une famille, on devient parent (et on ne cesse jamais de l'être), on accepte que les enfants deviennent adultes et qu'ils n'ont plus besoin de nous comme avant mais on reste parent... on devient parent autrement. Puis on devient grand-parent. On arrête de travailler mais on commence sa retraite. etc. C'est encore une différence de cadrage et de recadrage. Certains ne vont voir que l'un, ou que l'autre, ou les deux etc.
Les rôles n'ont d'importance que celle qu'on leur donne. On peut se donner le beau rôle, on peut choisir d'accorder ou de ne pas accorder d'importance au regard de l'autre, on peut choisir ce que l'on veut faire et ce que l'on veut considérer comme important.
Philou: C'est bien que tu aies ces activités d'aide qui semble t'aider en retour, c'est beau et bon de donner comme ça.
Quand au changement d'activité, oui, il y a un deuil à faire, voir plusieurs comme tu sembles le sentir, pas facile. On dit qu'une phase dépressive est normale au cours d'un deuil (elle finit par laisser place à autre chose de plus agréable)