Est-ce qu'on se dirigerait vers une nouvelle manière de pratiquer l'hypnose, en thérapie et dans le milieu du spectacle ? Je ne supporte pas la mystification, c'est assez viscéral, pour que cela me gène, même dans ma pratique de l'hypnose. Malheureusement, même de grands hypnotiseurs viennent encore nous expliquer qu'il ne serait pas possible de se passer de cette part de mythe. "Supprimez la magie dans l'hypnose, c'est supprimer l'hypnose" est une remarque que beaucoup cautionnent. Et tout le noeud est là ! Beaucoup de mes réflexions aujourd'hui se centrent autour des façons de faire qui permettrait d'éliminer définitivement tout le coté "biaisant" de l'hypnose....
Or, continuellement, tout se passe comme s'il semblait qu'il soit nécessaire d'intégrer une dimension dans la laquelle l'individu est dupé (double lien, confusion, l'inconscient qui va faire des choses à la place de la conscience, symbolisme etc...) et je pense que cela tient surtout à une méconnaissance scientifique du fonctionnement de l'hypnose (c'est également vrai pour l'EMDR d'ailleurs, mais, évidemment à un degré moindre, cette dernière n'ayant pas les mêmes implications)
L'hypnose est-elle dangereuse ? Comme un marteau peut servir à cogner le voisin plutôt qu'a enfoncer un clou, elle est surement dangereuse. Mais également, elle est dangereuse - et a plus forte raison - comme toutes techniques centrant son étude sur l'inter influençabilité humaine (... ou animale)... lorsqu'elle est utilisée à de mauvaises fins.
Lorsqu'un hypno se sert de l'hypnose pour violer sa patiente, il se sert non seulement de l'hypnose, mais également du transfert. Il a un outil, l'hypnose... et sa personnalité qui induit des conditions transférentielles... et de là à dire que l'outil et la personnalité c'est, par moment, un peu la même chose, il n'y a qu'un pas.
La remarque d'Hypno Street est à ce sujet intéressante : en gros, c'est la manière de contourner la suggestion qui est importante et qui fera qu'une personne peut résister ou pas. Au début on joue à être hypnotisé puis on se prend au jeu... et l'on s'aperçois que c'est plus qu'un jeu. Comment se prend-on au jeu ? (ou inversement, comment se défaire du jeu ?) c'est précisément ce qu'étudie l'hypnose
Personnellement, je m'attache surtout à ce qui peut libérer. Malheureusement, même si l'hypnose a beaucoup évolué avec Erickson, aujourd'hui encore, tout, dans l'hypnose, ne libère pas.