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Marc1963
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Tiré de ce topic :K.Finel à dit:Bonjour Marc,
Merci à vous.
Je reprends quelques ponts de votre message :
Dis autrement tous les hypnos avant Palo Alto n'avaient pas les véritables connaissances pour soigner. Liebeault, Bernheim et leurs patient entre autres doivent se retourner dans leur tombe.
Je pense que mon propos prêtait à confusion. Non, bien sur que non : j'ai beaucoup d'estime pour ces personnages et d'autres qui étaient souvent en avance sur leur temps. Loin de moi l'idée de remettre en cause leurs résultats !
Je pense par contre que les outils qu'ils utilisaient n'étaient pas encore véritablement codifiés. Il a fallu attendre palo alto et la convergence de plusieurs disciplines (ethnologie, linguistique, psychothérapie...) pour qu'ils soient étudiés et véritablement compris.
Maintenant, oui je pense que nous avons beaucoup progressé dans la compréhension des mécanismes de l’hypnose.
Il faut tempérer cela avec le fait que ce qui fonctionnait il y a un siècle ne fonctionnerait sans doute plus maintenant : les hypnos ont évolués, les "patients" aussi ! Plus d'esprit critique, moins de référence externe, moins de superstitions ...
Au final, il serait difficile de savoir si nos résultats sont vraiment meilleurs que ceux de ces précurseurs.
https://www.transe-hypnose.com/sujet/centre-de-formation-psynapse.4672/
Bonjour à tous,
je me suis permis d'extraire une partie d'un message de Kevin Finel, afin de donner quelques élèments de réflexions de léon Chertok. A cette fin, je vais reproduire, ici, un passage d'un de ses livres.
Pendant l'opération de madame T., quand elle a eu une hémorragie, et que je me suis entendu lui dire :"Madame T., ne saignez pas !", je n'étais pas fier de moi, j'avais fait acte d'autorité. Vous comprenez, la technique autoritaire, c'était celle des hypnotiseurs du XIXème siècle et, plus prés de nous celle de Bernheim dont la violence avait tellement scandaliser Freud. C'est aussi la technique des hypnotiseurs de music-hall-hall aujourd'hui. Ils jouent sur la désorientation et la fascination. Et ça marche, enfin ça marche avec certaines personnalités... Ils ont un flair terrible pour récupérer les sujets doués et les sélectionner. Ils font des tests à toute vitesse sans que les gens s'en rendent compte. Ce sont de grands maîtres, ils brouillent toutes les connections ; les gens n'ont pas le temps de réfléchir, de mobiliser leurs défenses. Mais pour nous, cela ressemble trop à du viol, nous ne pouvons pas faire cela. Au contraire, j'essaie toujours de rassurer mes patients avant la première induction, je leur explique que, même si je demande des choses ridicules, comme de sentir leur bras qui s'alourdi, par exemple, il faut jouer le jeu.
Il n'y a pas moyen de faire abstraction de la relation affective avec l'hypnose. D'ailleurs, j'ai souvent l'impression que c'est la raison pour laquelle les Russes ont plus de cas de transe profonde : là-bas, les relations affectives sont denses à couper au couteau. Il faut voir les babouchkas, chaleureuses, maternelles, qui s'occupent des enfants autistes. Chez nous les soignants sont si bien analysés qui se posent le problème de leur contre-transfert chaque fois qu'ils torche un nourrisson ! Comme dit Merton Gill, notre époque souffre de bloodless intellectualization. Les hypnotiseurs du XIXème siècle n'essayaient de faire comprendre à leurs sujets que l'hypnose est un phénomène normal, ils jouent sur leur prestige, sur leur autorité. Cela explique peut-être pourquoi nous obtenons moins de succès qu'eux.
Bien sûr, ça va hurler : vous voyez bien que l'hypnose est une phénomène irrationnel, puisqu'il disparaît à mesure que le monde devient plus rationnel ! C'est une réaction tout à fait simplicité. Il n 'y aucune corrélation claire entre "rationalité"" et "non-hypnotisabilité". le problème n'est pas la rationalité, mais bien d'avoir l'air irrationnel ou ridicule, et la réaction de défense face à ses propres sentiments, face à ses affects. Les états de transe, n'ont pas disparu, il n'y a qu'à penser aux concerts rock, ou aux match de football. Mais un truc bête comme l'hypnose,où rien ne dissimule la relation affective, cela, les gens l'acceptent difficilement.
Un peu plus loin, Chertok rapporte les propos de jean Ludow, qui avaient eu, lors d'une de leurs discussions :
Quand on hypnotise sur scène, on ne peut pas avoir un ton de voix monocorde, gentil, cela prend trop de temps : ce n'est pas du spectacle. L'hypnotiseur doit jouer le rôle de l'hypnotiseur, avec de grand gestes théâtraux. Il doivent être comédien et qui plus est, bon comédien. Or, il n'y a qu'une seule manière de convaincre, c'est dêtre convaicu. Chertok m'a d'ailleurs dit que c'était ça le secret, la chose à la fois la plus simple et la plus difficile ; pour être hypnotiseur, il faut être convaincu qu'on peu hypnotiser... Il y a une technique, mais il n'y a pas de recette.
Qu'est-ce que c'est d'avoir de l'autorité ?
Pourquoi y-a-t-il des professeurs qui se font chahuter, et d'autre pas ?
L'autorité ce n'est pas simplement donner des ordres ; on ne peut pas forcer les gens à se détendre, à prendre le chemin de l'auto-hypnose...
A méditer sérieusement !