Bonjour,
Il faut dire que cette phobie est très fréquente ; mais il faut dire aussi qu'elle est très volontiers spontanément résolue par les personnes ! Le plus souvent parce que, dans un registre de réaction phobo-obsessionnelle, le sujet construit des procédures contra-phobiques, qui la protègent, et ensuite permettent que l'oubli de la phobie se fasse "tout seul"...
Ayant lu (le plus souvent avec intérêt) tous les écrits, je propose à Mary une voie (enfin, un petit sentier :wink: ) possible en conversation comme en hypnose.
Je l'ai déjà employée, parmi d'autres. Je vous fais l'histoire comme en séance.
:arrow: " On peut proposer de faire une blague à votre système de protection de l'organisme, système qui s'est fourvoyé en mémorisant un état d'alerte disproportionné sur le simple événement qui consiste à entrer sur une autoroute, alors que parfois il n'y a personne et il fait bon y rouler, et que d'autres fois sur un joli chemin de campagne il y a du verglas et c'est là qu'il faudrait être tous les sens en alerte.
Je vous propose de ne pas indiquer tout de suite à votre système d'alerte que vous allez rouler gentiment sur une autoroute sympathique, de manière qu'il oublie de déclencher une peur fatigante autant qu'inutile en fait, du moins dans ce cas.
Alors que vous allez prendre cette fameuse route à laquelle nous pensons, dites à haute voix "quelle belle nationale !" et lorsque vous passez le péage d'entrée, dites encore quelque chose qui attire l'attention de votre système d'alerte sur un détail qui... pour lui éviter cette inquiétude soudaine, stressante et qui le fatigue vraiment" etc.
Le principe est donc de nommer la peur, de donner une distance à la personne par rapport à cette partie d'elle-même qui a peur, de saupoudrer des commentaires (peur inutile...) en ayant préparé tout cela auparavant dans des propos qui recadrent la nécessité d'être prudente sur la route, d'être consciente des dangers ; mais aussi le fait qu'une phobie et les évitements représentent "des comportements idiots faits par une personne sensée", etc.
En résumé : on travaille sur la métacognition et sur un accompagnement dans une expérience correctrice positive, réalisée en imagination, dans l'idéal en état hypnotique (même léger).
1) donner des informations totalement décentrées (= "les personnes qui souffrent de..." au lieu de "vous...")
2) proposer une séance destinée à rassurer "la partie de vous qui s'est trompée sans le faire exprès", pour cela employer une histoire métaphorique très proche de ce que vous pourriez dire à un enfant qui comprendrait bien ce dont il s'agit et serait désireux d'aller vite mieux
3) employer votre savoir-faire à semer suggestions rassurantes et post-hypnotiques concernant la guérison, au sein d'une suggestion simple, bien cadrée, dont la durée sera volontairement limitée, et dont la fin devrait dans l'idéal être libératrice pronostiquant le soulagement de cette partie "souffrante" du sujet.
Attention, en début de processus, vérifier par feed-back oral que le sujet suit, est d'accord, en faisant parler "sa partie saine" qui travaille, de ce qu'elle discerne sur la manière dont "la partie qui souffre et se trompe" adhère et arrive à suivre.
Au total, on obtiendrait au minimum un recadrage : le sujet ne se sentirait plus une grosse phobique, mais une personne qui lorsqu'elle est sous stress a des réactions d'alarme excessives.
Et dans le meilleur des cas, un apaisement, l'envie d'essayer, une première réussite au moins partielle.
Personnellement je fais évoquer préalablement (lors de la séance précédente, pour ne pas mélanger les moyens employés) tout ce que la personne faisait avant d'avoir sa phobie, pour se rassurer quand rouler la stressait un peu : mettre la musique qu'elle aime, prendre un bonbon à la menthe, faire conduire sa passagère pour passer les péages, faire des pauses, que sais-je ! puisque c'est elle qui sait !
Merci de votre patience pour avoir lu cela, et en espérant que cela vous soit utile quelque part... :roll: