Ivan Schmitt
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Postures et impostures hypnotiques : le mythe de la sagesse
[align=justify]Freud et Jung, au départ grands amis, avaient lors de leur première rencontre discuté sans relâche pendant un jour et une nuit. Plus tard, les deux grands pionniers de la psychanalyse se disputèrent, multipliant les coups bas : Freud, dans certaines de ses publications traite Jung de prophète et de mystique !
Lacan, semble-t-il bâtait ses enfants et malmenait ses patients en ne leur accordant que quelques minutes d’entretien ce qui, dans un cadre psychanalytique est pour le moins… étonnant !
Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle divorça plusieurs fois, au point que ses commentateurs disent de lui, qu’il est toujours difficile de se libérer des scénarios de vie qui nous emprisonnent (la notion de scénario de vie étant un concept de l’AT).
Plus près de nous, Richard Bandler fut en procès contre John Grinder pendant près de deux ans. Pourquoi ? Ces deux grands spécialistes de la communication se disputaient la propriété intellectuelle de la PNL ! Bandler, d’ailleurs également suspecté de meurtre fut heureusement acquitté même si quelques rumeurs lui prête toujours des consommations de cocaïne. Ce qui est sur, c’est qu’à voir ses photos, Richard a prit un peu d’embonpoint ! Manifestement, la PNL, ça ne marche pas pour tout !
On ne compte plus les génies de la psychologie qui eurent une vie bien éloignée de ce qu’ils enseignaient.
Dans un monde en crise, - en crise de valeurs ? - il est peut-être nécessaire de scinder sa personnalité. D’un coté, l’image hypnotique du spécialiste, de l’autre la réalité intime des émotions et des douleurs. D’une part, la suprématie de celui qui enseigne la communication, d’autre part, l’incongruence de ce qui est communiqué. D’un coté le thérapeute qui soigne, de l’autre, l’hostilité de l’époux agressif, le père absent, l’ami sur lequel il ne faut pas compter. Crise de valeurs, ou simple culte de l’image ?
D’ailleurs, l’hypnose, en tant que pratique, est-elle vraiment épargnée ? Depuis toujours elle sent le souffre et, quand bien même elle est devenue Ericksonienne, un jour, on la voit qui fait des miracles alors qu’un autre, elle enseigne à ses praticiens qu’il faut ratifier l’existence de la transe pour l’approfondir. Mais approfondir quoi ? La ratification ou la transe ?
En tout cas, c’est une posture difficile, que celle de l’hypnotiseur. Car, sous prétexte d’aider ses clients à guérir plus facilement, pour être plus convaincant, l’hypnothérapeute n’a-t-il pas tendance à se transformer en gourou ? Ne devient-il pas, le temps d’une consultation en une sorte de sage qui d’un coup de baguette magique soigne son client ? N’est-il pas dans une version moderne du « Avalez ça, et vous vous porterez mieux ! » ?
D’ailleurs, en vertu de la sacro sainte recherche de résultats, ne se voilent-il pas quelque fois la face, en croyant que « ça marche » alors qu’il n’obtient rien de mieux qu’un effet placébo ?
Inversement, on imaginerait peut-être assez mal un hypnothérapeute totalement humble et sans prétention : - « Vous savez, les temps sont dur et les clients se dénichent difficilement ! ». En fait, aurait-il seulement une clientèle ? Ou encore : - « Je brasse actuellement un pognon, vous n’avez pas idée ! ». Il est bien évident que ça sonne tout aussi faux ! A l’image de ce thérapeute de couple qui était en train de divorcer, il est surement difficile de rester toujours entièrement honnête. A-t-on seulement le droit de l’exiger ?
L’on sait bien que les gens se cherchent d’autant plus facilement des héros qu’ils vont mal ; qu’en soi, le fait même d’avoir besoin d’un héros, est le signe de la profonde souffrance d’un individu. N’est-il pas normal, dans ces conditions, de répondre à l’attente de ces personnes ?
Posture, ou imposture hypnotique ?
[align=justify]Freud et Jung, au départ grands amis, avaient lors de leur première rencontre discuté sans relâche pendant un jour et une nuit. Plus tard, les deux grands pionniers de la psychanalyse se disputèrent, multipliant les coups bas : Freud, dans certaines de ses publications traite Jung de prophète et de mystique !
Lacan, semble-t-il bâtait ses enfants et malmenait ses patients en ne leur accordant que quelques minutes d’entretien ce qui, dans un cadre psychanalytique est pour le moins… étonnant !
Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle divorça plusieurs fois, au point que ses commentateurs disent de lui, qu’il est toujours difficile de se libérer des scénarios de vie qui nous emprisonnent (la notion de scénario de vie étant un concept de l’AT).
Plus près de nous, Richard Bandler fut en procès contre John Grinder pendant près de deux ans. Pourquoi ? Ces deux grands spécialistes de la communication se disputaient la propriété intellectuelle de la PNL ! Bandler, d’ailleurs également suspecté de meurtre fut heureusement acquitté même si quelques rumeurs lui prête toujours des consommations de cocaïne. Ce qui est sur, c’est qu’à voir ses photos, Richard a prit un peu d’embonpoint ! Manifestement, la PNL, ça ne marche pas pour tout !
On ne compte plus les génies de la psychologie qui eurent une vie bien éloignée de ce qu’ils enseignaient.
Dans un monde en crise, - en crise de valeurs ? - il est peut-être nécessaire de scinder sa personnalité. D’un coté, l’image hypnotique du spécialiste, de l’autre la réalité intime des émotions et des douleurs. D’une part, la suprématie de celui qui enseigne la communication, d’autre part, l’incongruence de ce qui est communiqué. D’un coté le thérapeute qui soigne, de l’autre, l’hostilité de l’époux agressif, le père absent, l’ami sur lequel il ne faut pas compter. Crise de valeurs, ou simple culte de l’image ?
D’ailleurs, l’hypnose, en tant que pratique, est-elle vraiment épargnée ? Depuis toujours elle sent le souffre et, quand bien même elle est devenue Ericksonienne, un jour, on la voit qui fait des miracles alors qu’un autre, elle enseigne à ses praticiens qu’il faut ratifier l’existence de la transe pour l’approfondir. Mais approfondir quoi ? La ratification ou la transe ?
En tout cas, c’est une posture difficile, que celle de l’hypnotiseur. Car, sous prétexte d’aider ses clients à guérir plus facilement, pour être plus convaincant, l’hypnothérapeute n’a-t-il pas tendance à se transformer en gourou ? Ne devient-il pas, le temps d’une consultation en une sorte de sage qui d’un coup de baguette magique soigne son client ? N’est-il pas dans une version moderne du « Avalez ça, et vous vous porterez mieux ! » ?
D’ailleurs, en vertu de la sacro sainte recherche de résultats, ne se voilent-il pas quelque fois la face, en croyant que « ça marche » alors qu’il n’obtient rien de mieux qu’un effet placébo ?
Inversement, on imaginerait peut-être assez mal un hypnothérapeute totalement humble et sans prétention : - « Vous savez, les temps sont dur et les clients se dénichent difficilement ! ». En fait, aurait-il seulement une clientèle ? Ou encore : - « Je brasse actuellement un pognon, vous n’avez pas idée ! ». Il est bien évident que ça sonne tout aussi faux ! A l’image de ce thérapeute de couple qui était en train de divorcer, il est surement difficile de rester toujours entièrement honnête. A-t-on seulement le droit de l’exiger ?
L’on sait bien que les gens se cherchent d’autant plus facilement des héros qu’ils vont mal ; qu’en soi, le fait même d’avoir besoin d’un héros, est le signe de la profonde souffrance d’un individu. N’est-il pas normal, dans ces conditions, de répondre à l’attente de ces personnes ?
Posture, ou imposture hypnotique ?