Kisaudio à dit:
Belphegor à dit:
Mais on est bien d'accord que L'hypnose ne guérit pas la composante physiologique des acouphènes" mais si c'est le cerveau qui "invente" ses bruits pourquoi ne pourrait on pas lui faire créer un bruit de polarité opposée comme sur les aéroports? Ou tout simplement, par post suggestions, lui faire croire que les fréquences qui lui manquent sont bien présentes ?
Belphégor
J'avoue etre assez surpris de vos remarques, mais n'étant pas spécialiste de l'hypnose (loin s'en faut), c'est peut etre normal. D'abord les acouphènes ne sont pas
crées par le cerveau, mais il y aurait (c'est une hypothèse très probable parmis d'autres mais non validée) une libération de Glutamate sur le nerf auditif venant "compenser" une perte auditive, et c'est cette décharge de neurotransmetteur qui serait interprété par le cerveau comme un signal.
Ceci dit, comment vous y prenez vous pour "faire croire" quelque chose à un cerveau? Vous pensez lui expliquer: "Non non, tu te trompes; tu ne detectes pas de bruit, tout va bien..."? Ca me fait penser à l'hypnose de boulevard. Dormez je le veux!
J'imaginais une technique (hypnotique ?) permettant de détourner l'attention du système nerveux central de ce bruit parasite (qui est tout sauf une hallucination).
Ce n'est pas de l'hypnose de boulevard et ce n'est pas parce que je n'utilise pas un vocabulaire très scientifique que je ne me suis pas documenté avant. D'autre part sur ce forum je ne cherche pas à faire de la littérature mais simplement à exposer mes idées peut être un peu simplettes mais qui me permettent de bien souvent de soulager mes clients. Donc pas de prose, pas de lancée lyrique mais des faits.
Je vous propose un exposé réalisé par Evelyne Josse
Hypnose et acouphènes
1. L’hypnose dans le traitement des acouphénies
L’hypnose est connue dans le traitement des acouphènes depuis 1950 (Pearson et Barnes).
C’est à l’inefficacité relative de la médecine traditionnelle dans ce domaine que l’hypnose, comme d’autres thérapies alternatives, doit son gain de crédibilité.
L’objectif de la thérapie est de permettre aux patients de se dissocier de la perception consciente de leurs acouphènes.
Dans certains cas, on obtient une suppression totale de la perception elle-même, autrement dit, des acouphènes. Plus raisonnablement, on peut espérer aider les personnes à se départir de la perception perturbante. Le phénomène acouphénique persiste, mais n’a plus de retentissement sur la qualité de la vie.
Bien que le plus souvent l’hypnothérapie n’ait pas d’effet direct sur les pathologies sous jacentes de l’acouphène, elle aide un grand nombre de patients à retrouver une meilleure qualité de vie. Selon les études, 65 à 75 % des personnes acouphéniques tireraient un bénéfice de cette technique. 36 % des personnes résistantes à toutes les autres formes de thérapie retrouveraient un mieux-être général grâce à cette dernière. L’hypnose, en effet, accroît les capacités à gérer les acouphènes et les symptômes associés : le stress, la dépression et les troubles du sommeil.
2. Hypnose, stress, dépression
L’hypnose, s’accompagnant communément d’une grande relaxation et d’une détente morale, permet de réduire l’anxiété, la nervosité, les tensions ainsi que la détresse morale et la dépression.
2.1. L’explication neurophysiologique
Il est généralement admis qu’il existe une interaction complexe entre le stress et les acouphènes.
1 On peut espérer une disparition du phénomène acouphénique si l’hypnothérapie débute moins d’un mois après l’apparition des symptômes (de préférence, endéans la première quinzaine).
L’appareil auditif est un des mécanismes du corps les plus délicats et les plus réactifs.
Directement associées au système nerveux, ses réponses sont proportionnelles à l’état psychique du sujet.
Au sein du tronc cérébral, le système efférent entretient des connexions anatomiques avec les centres régulateurs des grandes fonctions autonomes. Ces liens pourraient expliquer le rôle du stress dans la survenue et l’évolution des acouphènes ainsi que les manifestations telles
qu’angoisse, douleurs, troubles du sommeil et dépression qui lui sont fréquemment associées.
L’hypothèse d’un déficit parasympathique semble possible chez de nombreux patients et permet de comprendre pourquoi le stress, la fatigue ou les émotions peuvent être des facteurs déclenchant ou entretenant les acouphènes.
2.2. Stress et acouphènes
Les liens qui peuvent exister entre stress et acouphènes sont multiples :
ð L’apparition de l’acouphénie coïncide souvent avec un événement stressant ou traumatisant. ð L’acouphénie génère un stress. ð Le stress l’exacerbe.
La crainte de l’aggravation des symptômes et des pathologies associées potentialise le stress des patients.
Voyons à présent cela en détail.
On retrouve souvent un événement marquant concomitant à l’apparition du phénomène acouphénique. Pour environ la moitié des patients, le symptôme est apparu dans une période de stress intense.
Beaucoup peuvent dater précisément le début de leurs acouphènes et l’associer à un fait émotionnellement important. Celui-ci est soit un choc psychique (difficultés conjugales, familiales, professionnelles, un événement important comme un mariage ou l’attente d’un enfant) ou physique (traumatisme crânien, sonore, barotraumatisme).
Selye a décrit comment le stress mental et/ou physique est transformé en problèmes psychosomatiques par les hormones de l’axe surrénal hypothalamo-hypophysaire du système endocrinien. Sous l’effet d’un stress, le système hypothalamo-lymbique transforme les messages neuraux de l’esprit en molécules messagères neuro-hormonales
corporelles (transduction). Celles-ci, à leur tour, peuvent induire des modifications dans le fonctionnement et la physiologie de nos organes via la production d’hormones endocriniennes. Ce que nous vivons se traduit donc dans notre corps et cela parfois de façon durable. Le fonctionnement défectueux de notre organisme peut perdurer même si la cause initiale a cessé ou a disparu de la mémoire consciente. Le corps a mémorisé un
nouvel apprentissage qui se répète à l’infini.
Selon cette thèse psycho-biologique, un stress aigu ou chronique peut générer des lésions au niveau des cellules ou des dysfonctionnements physiologiques entraînant desacouphènes.
Il est clair que le plus souvent le point de départ de l’acouphénie est périphérique (auniveau de l’oreille) mais très rapidement elle est « corticalisée » (enregistrée au niveau du cortex dans l’encéphale c’est-à-dire au niveau du système nerveux central).
C’est alors le cerveau qui génère les bruits et non plus l’oreille. L’inefficacité de la section du nerf cochléaire à faire « taire » les acouphènes en est une preuve. Il semble que de nouvelles connexions neuronales apparaissent et/ou que des connexions normalement inactives
s’activent au niveau du cortex auditif.
Relevons au passage qu’au regard de ce qui vient d’être énoncé il convient d’agir thérapeutiquement au plus vite afin d’éviter la fixation mnésique du symptôme (de préférence dans les quinze jours après le début des symptômes).
Théoriquement, il est possible d’inverser le phénomène ayant entraîné l’acouphénie en restaurant le fonctionnement des zones cérébrales dysfonctionnelles.
L’hypnose favorisant la résolution des tensions individuelles découlant des histoires personnelles non résolues viserait dans cette optique à moduler les sécrétions neurobiologiques.
Par son caractère intrusif et chronique, l’acouphénie génère un stress important.
Elle est vécue à la fois comme une agression permanente et comme une fatalité où domine un sentiment d’impuissance.
Les techniques médicales modernes, comme la tomographie à émission de positons, ont d’ailleurs permis de montrer que certaines zones du cerveau en relation avec le traitement des émotions et la mémorisation (système hypothalamo-limbique) sont activées lorsque les personnes entendent leurs acouphènes.
Chez bon nombre de patients, elle devient une préoccupation majeure, quasi obsessionnelle. Or, le vécu subjectif des acouphènes n’a aucun rapport avec la réalité anatomique ou physiologique et est extrêmement variable d’une personne à l’autre et même d’une heure à l’autre.
Les patients constatent eux-mêmes l’exacerbation de leurs symptômes
lorsqu’ils sont stressés. Les acouphènes peuvent varier en fréquence, en intensité, en tonalité ou devenir bilatéraux en fonction du niveau de tension psychique de la personne.
Des facteurs émotionnels comme la crainte de devenir sourd ou que les
acouphènes ne s’aggravent, potentialisent encore la souffrance morale .
Parce qu’elle renforce la capacité à gérer le stress et à se relaxer en renforçant le contrôle personnel, l’hypnose engendre une meilleure tolérance aux acouphènes. Dans les cas les plus favorables, elle réduit leur intensité et leur fréquence.
Si l’hypnose ne peut généralement supprimer totalement les acouphènes, elle permet le plus souvent au patient, en induisant un meilleur vécu subjectif, de se libérer de son syndromedépressif et de retrouver sa joie de vivre.
Merci Madame Evelyne Josse
Cordialement,
Belphégor