Lemaléduqué
Membre
- messages
- 535
- Points
- 3 810
- Age
- 56
- Localisation
- Où la Souffrance me défie !
Le thérapeute ne doit pas seulement être un simple « mécanicien du psycho-corporel ». J’ai envie de dire qu’il a pour obligation majeure -aux côtés d’autres acteurs sociaux bien évidemment- de militer utilement et donc de critiquer tout ce qui dans la société aboutit à déformer l’Homme. Ce en s’investissant concrètement dans la vie publique. Il se doit de s’intéresser aux processus qui pourraient conduire à adapter la société aux besoins de l’homme, plutôt qu’à adapter l’homme à la société. Prévenir vaut mieux que guérir ! Il s’attachera donc aux phénomènes psychologiques qui constituent la pathologie de la société contemporaine : l’aliénation, l’angoisse, la solitude, la crainte des sentiments profonds, le manque de joie… Poursuivre la compréhension des aspects inconscients de ces symptômes et les conditions pathogènes de la société et de la famille qui les font naître s’avèrera fructueux dans le soulagement de la Souffrance… notamment individuelle. D’ailleurs à ce propos, le thérapeute dans sa relation thérapeutique privée doit s’activer à modifier suffisamment les conditions de vie de la personne venue demander de l’aide et ce de façon à ce qu’elle puisse prendre un goût manifeste à l’existence. La personne qui consulte un thérapeute vient, en général, avec une demande particulière (désir d’arrêter de fumer, besoin de mieux dormir, volonté de retrouver une confiance en soi brisée par…, et caetera). Certes, le thérapeute doit s’évertuer de répondre à cette demande particulière… avant d’aller au-delà de cette requête. Dépasser cette doléance, c’est véritablement aider la personne en question. Pour ce faire, il est indispensable de développer la conscience critique du participant (ou patient ou client)… afin de désengourdir sa puissance d’agir. Car pour être libre et bien à son aise dans la vie, il est essentiel de faire de l’individu non plus un esclave ou un rouage bien huilé de la machine sociale, mais bel et bien un individu actif et responsable. Tant qu’il ne saura pas dire pour chacun de ses actes quotidiens « j'ai conscience d'avoir agi comme je l'ai fait » ; tant qu’il se culpabilisera -à s’en rendre littéralement malade- devant telle ou telle action, alors il ne fera que souffrir encore et toujours. Libérer l’homme des forces « étrangères » qui le déterminent et qui l’obligent à agir d'une manière irrationnelle et souvent (auto-)destructrice ; aider le participant à prendre conscience des forces qui le gouvernent à son insu et qui déterminent ses actions... est une des -sinon la- priorité(s) du thérapeute. L’aider à agir en ayant conscience des différentes alternatives possibles et de leurs conséquences, voilà une noble tâche à laquelle le thérapeute doit s’atteler. Permettre au participant d’aller à la rencontre de son Moi Profond -bien belle manière de l’amener à respecter la Vie- au lieu de rafistoler son Moi Fictif -qui entretient sa haine de la Vie- est vital pour l’ avenir de l’Homme. Descendre toujours plus profondément dans le monde souterrain de l’inconscient… pour se reconnecter à son humanité originelle, telle doit être l’objectif de tout thérapeute humaniste… qu’il soit hypnothérapeute éricksonnien, pnliste, (vrai- et donc révolutionnaire) psychanalyste, coach… Il y a de la place pour tout le monde dans cette guérilla. S’engager dans la bataille du bien-aise individuel et collectif est un projet certes utopique mais pas impossible. Il suffit de faire violence à certaines de ses croyances… et de ses valeurs.