surderien
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La testostérone : une réputation antisociale non méritée !
Eisenegger C et al. Prejudice and truth about the effect of testosterone on human bargaining behaviour. Nature 2010 ; 463 : 356-359.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1999 ... dinalpos=8
La testostérone est l´hormone mâle fabriquée par les testicules. Les ovaires en fabriquent aussi une petite quantité. La testostérone est présente dans le système nerveux central tout au long de la vie et modifie le développement du cerveau et le comportement sexuel.
Chez les rongeurs, l´administration de testostérone augmente de manière importante le comportement agressif, ce qui a rapidement donné à la testostérone une réputation négative : selon la croyance populaire, elle est à l´origine de comportements anti-sociaux, égoïstes ou même agressifs chez l´homme.
Cette réputation a même gagné les tribunaux puisque cela a permis de justifier des comportements agressifs aux Etats-Unis lorsqu´une prise de testostérone avait précédé des faits délictueux. En fait, il y a peu de données reliant la testostérone et les comportements anti-sociaux chez l´homme. Et même, il n´est pas impossible que la testostérone favorise plutôt un comportement pro-social (ce qui, paradoxalement, peut amener à des comportements de violation des normes car ceux qui recherchent un statut social tendent à remettre en question l´ordre établi et cela de manière antisociale ou rebelle).
Parmi les moyens de mettre en évidence un comportement pro-social, on peut utiliser le jeu de l´ultimatum.
Une équipe suisse a donc mis en place une étude auprès de 60 femmes auxquelles était proposée, en double insu versus placebo, une dose de 0.5 mg de testostérone, en sub-lingual, 4 heures avant le jeu de l´ultimatum.
Les résultats sont clairs : l´administration sub-linguale de cette dose de testostérone chez les femmes augmente un comportement positif et sympathique lors du jeu de l´ultimatum, ce qui conduit à une réduction des conflits à l´occasion du jeu de l´ultimatum et à une augmentation de l´efficacité des interactions sociales.
Après cette étude, les auteurs ont demandé aux femmes si elles pensaient qu´elles avaient reçu de la testostérone ou du placebo et ils ont constaté que les femmes qui pensaient qu´elles avaient reçu de la testostérone (qu´elles en aient reçu ou non) se comportaient de façon moins agréable et positive que celles qui croyaient qu´elles étaient traitées par du placebo.
Ainsi, selon cette expérience, c´est bien la croyance populaire que la testostérone génère un comportement négatif qui explique la réputation antisociale de la testostérone alors que l´administration de testostérone semble plutôt, à l´inverse, augmenter la fréquence d´un comportement pro-social.
egora.fr 25/01/12010
Pour info : Exemple d’utilisation du jeu de l’ultimatum en neurosciences; rôle de l'induction émotionnelle:
Emotions et décision économique dans le jeu de l’ultimatum :
http://cahiersdugretha.u-bordeaux4.fr/2009/2009-03.pdf
8)
Eisenegger C et al. Prejudice and truth about the effect of testosterone on human bargaining behaviour. Nature 2010 ; 463 : 356-359.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1999 ... dinalpos=8
La testostérone est l´hormone mâle fabriquée par les testicules. Les ovaires en fabriquent aussi une petite quantité. La testostérone est présente dans le système nerveux central tout au long de la vie et modifie le développement du cerveau et le comportement sexuel.
Chez les rongeurs, l´administration de testostérone augmente de manière importante le comportement agressif, ce qui a rapidement donné à la testostérone une réputation négative : selon la croyance populaire, elle est à l´origine de comportements anti-sociaux, égoïstes ou même agressifs chez l´homme.
Cette réputation a même gagné les tribunaux puisque cela a permis de justifier des comportements agressifs aux Etats-Unis lorsqu´une prise de testostérone avait précédé des faits délictueux. En fait, il y a peu de données reliant la testostérone et les comportements anti-sociaux chez l´homme. Et même, il n´est pas impossible que la testostérone favorise plutôt un comportement pro-social (ce qui, paradoxalement, peut amener à des comportements de violation des normes car ceux qui recherchent un statut social tendent à remettre en question l´ordre établi et cela de manière antisociale ou rebelle).
Parmi les moyens de mettre en évidence un comportement pro-social, on peut utiliser le jeu de l´ultimatum.
Une équipe suisse a donc mis en place une étude auprès de 60 femmes auxquelles était proposée, en double insu versus placebo, une dose de 0.5 mg de testostérone, en sub-lingual, 4 heures avant le jeu de l´ultimatum.
Les résultats sont clairs : l´administration sub-linguale de cette dose de testostérone chez les femmes augmente un comportement positif et sympathique lors du jeu de l´ultimatum, ce qui conduit à une réduction des conflits à l´occasion du jeu de l´ultimatum et à une augmentation de l´efficacité des interactions sociales.
Après cette étude, les auteurs ont demandé aux femmes si elles pensaient qu´elles avaient reçu de la testostérone ou du placebo et ils ont constaté que les femmes qui pensaient qu´elles avaient reçu de la testostérone (qu´elles en aient reçu ou non) se comportaient de façon moins agréable et positive que celles qui croyaient qu´elles étaient traitées par du placebo.
Ainsi, selon cette expérience, c´est bien la croyance populaire que la testostérone génère un comportement négatif qui explique la réputation antisociale de la testostérone alors que l´administration de testostérone semble plutôt, à l´inverse, augmenter la fréquence d´un comportement pro-social.
egora.fr 25/01/12010
Pour info : Exemple d’utilisation du jeu de l’ultimatum en neurosciences; rôle de l'induction émotionnelle:
Emotions et décision économique dans le jeu de l’ultimatum :
http://cahiersdugretha.u-bordeaux4.fr/2009/2009-03.pdf
8)