Bonjour à vous,
marrant, il y a bien des synchronicités, des choses dans l'air. je me connecte irregulierement ici, et pas les dernieres semaines où c'était plutot "le vrac".
j'ai été violée, psychiquement. il m'a fallu un peu plus d'un an pour arriver au bout, à le dire comme ça, en fait, clore l'experience extremement penible. C'est comme, à force de ressassement et autres délires, on finit par integrer le traumatisme. Du coup, oui, c'est bien ce qui s'est passé, et c'est bien quelquechose du monde. La violence existe, l'abjection. On le sait, intellectuellment à lire les récits des geoles dans les dictatures mais...moi??, dans mon petit monde. Eh ben oui. le mal existe, je l'ai rencontré ( lol).. Ce qui se passe alors, c'est que ça me sort de ma posture victimaire. Ca se dissout. C'est bien ce qui se passe dans l'experience de la méditation.
j'ai, dans le passé, pratiqué zazen soto assez aride, régulierement, intensivement, été ordonnée , et "défroqué" un an plus tard. C'était il y a une dizaine d'années. Il y a un an ou deux, j'ai repris une pratique méditative, la pleine conscience de Kabat Zihn. Et puis trop ravagée pour arriver à m'y tenir.
Quand j'évoquais, sur un autre post, la question de cette paralysie de l'imagination.. le blanc devant, en termes identitaires, en termes de futur, de désirs. Il y a des choses qui m'ont aidée ces derniers mois, des petites choses, le théatre, la nature, les chinoiseries, le ménage, créer un espace de vie ici... aujourd'hui, je n'arrive plus à me reconnecter à ces activités. C'est comme si cela aussi s'était évanoui, ayant peut-être rempli sa
fonction.
Bien sûr, il y a des choses qui comptent. Mes enfants, jeunes adultes, l'amour que je leur porte et ainsi la confiance retrouvée dans ma capacité d'aimer, et d'autres gens aussi, l'interet, l'attention, le plaisir à les voir vivre, croitre, créer... Des peurs liées aux enfants, de la maladie, de la souffrance, mon impuissance à la soulager. Crainte aussi, de finir en boulet, ok, l'avc est peut-être un fantasme, un épouvantail.. néanmoins, ces dernieres semaines, la désorganisation, désorientation, le fait d'être tres vite débordée par des situations de vie banales, Alzheimer précoce? Séquelles de la traversée quasi psychotique des derniers mois?
Dans un autre post, il était question de "aide toi, le ciel t'aidera". Pour ma part, le ciel reste vide. Et je réalise ce matin que ça aussi, c'est un fait du monde. Certains prennent refuge.
Ce qui me bloque, Surderien, Katia, ce ne sont pas finalement les imaginations négatives. Mais la trouille. D'être sur ce seuil où il faut, une fois de plus, lâcher prise.