Ca va être difficile sans passer par l'inconscient dès qu'on parle émotion, comme je l'ai développé précédemment...
Eh bien
je préfère me passer de l'inconscient dans la mesure où ce terme est finalement une borne au-delà de laquelle nous tombons dans un trou noir conceptuel.
Vous peut être ... lui pas ! pour moi, il est nullement question d'une borne bien au contraire...
Avant de m'engager dans l'inconscience je préfère passer en revue les possibilités de compréhensions qui s'offrent à la conscience afin de cerner mon sujet au plus près ; et je ne pense pas qu'elles soient épuisées.
C'est sûr qu'en intellectualisant tout, vous en avez pour un moment...c'est ce qui se passe un peu en psychanalyse... on analyse, puis on analyse, sans aller dans le trou noir!!! :et tourne en rond au final...
Et bien vous vous trompez, tout passe par l'inconscient, d'où votre difficulté à comprendre la relation corps/esprit (émotion/sensations physiques = douleur...)
Le problème c'est qu'alors votre inconscient n'est plus un inconscient. A partir du moment où vous le mettez en forme, l'inconscient est "devenu" conscient et c'est comme rêver d'être éveillé.
Exact, comme le rêve éveillé qui est également une pratique thérapeutique que j'ai pratiqué...
Sans parler du fait qu'intégrer l'inconscient dans les réflexions c'est saboter toute entreprise intellectuelle.
:shock:
Soit vous supposez sa suprématie et vous ne pouvez plus prétendre comprendre l'inconscient car toute compréhension serait induite par lui et potentiellement illusoire, soit vous parvenez à un système afin de le modéliser auquel cas ce système va sans cesse parasiter vos réflexions car vous devrez l'intégrer partout (votre cas si je ne m'abuse, sans chercher à être offensant), soit l'inconscient est inconscient et son hypothèse n'est pas nécessaire. J'opte pour la troisième solution. Je pense qu'il est tout à fait possible de comprendre beaucoup de choses sur soi et sur l'être humain en général sans passer par l'inconscient.
Oui je crois qu'on aura du mal à se comprendre. Il y a des tas de personnes qui comprennent pourquoi elles ne vont pas bien dans leur vie, dans leur répétition de scénarios de vie, elles ont bien compris intellectuellement, mais émotionnellement rien du tout, car aucun travail n'a été fait en profondeur. C'est ce que je me tue à vous dire depuis le départ.
J'ai quelques clients avec un très beau niveau intellectuel, cadres supérieurs, médecins,... bref, ils sont coincés dans leur mental, plus on intellectualise sa souffrance, moins on n'accepte la remise en question... désolée mais c'est du quotidien pour les thérapeutes...
Après, je ne doute pas que l'inconscient puisse être une entité servant à des fins thérapeutiques, surtout en hypnose. Mais lorsqu'il s'agit de penser les choses il n'y a pas besoin de l'inconscient, voire il est néfaste car vos pensées n'auront de cesse de buter sur ce point et il vous entrainera dans toutes sortes de cycles interminables.
Effectivement, votre crevasse vous appartient, moi je sentirez une surface lisse, car la crevasse c'est votre histoire personnelle, pas la mienne, pour reprendre votre exemple...
Mmmh la
sensation de la crevasse, c'est mon histoire à la limite, mais la crevasse elle-même ne m'est pas personnelle (enfin elle pourrait l'être mais bref pas besoin d'épiloguer là-dessus).
Je comprends que le système si durement acquis et apparemment si solide se défende contre toute intrusion, contre toute remise en question qui viendrait ébranler ses bases. D'où l'absence de mystère car s'arrêter dessus signifie mettre en suspend,
remettre en question le système qui vous permet d’être efficace dans votre pratique.
:shock:
je pense que c'est vous qui êtes un peu à côté de la plaque...
Si je reprends votre exemple de nouvelle terrible, l'émotion engendrée va provoquer un tas de phénomènes physiologiques, plus ou moins variables suivant les personnes, suivant le type de mauvaise nouvelle, si celle-ci a une résonance particulière avec ses croyances, sa construction psychique, etc.
La peur par exemple, tout le monde a déjà ressenti la peur quelque soit la situation, et bien le cœur s'emballe, la transpiration devient excessive, les jambes tremblent, on a du mal à parler correctement, une confusion s'installe, ...
Dès qu'on parle émotion, cela passe par l'inconscient...
Là vous avez parlé de la peur sans passer par l'inconscient, par exemple, vous avez fait une description très rapide qui ne passe pas par lui. Si vous pouviez pousser cette description, la resserrer au maximum et rendre à chaque chose sa place dans le processus qui va de l'information à l'émotion et ses traductions physiques, nous pourrions discuter sans passer par un modèle de l'inconscient.
Vous mélangez tout, entre une peur, colère,... ponctuelle face à une situation qui va déclencher un processus biologique associé à ces émotions, et une peur pathologique.
J'ai remarqué combien souvent les personnes qui tiennent à une conception de l'inconscient tentent activement de vous y faire adhérer, de vous tirer de leur côté, d'une manière assez proche des croyants ou des athées durs, d'ailleurs. Je me demande à quoi c'est dû...
Je ne m'accroche à rien, mais pour moi c'est le B.ABA de la psychologie.
Si vous voulez savoir d'où je pars, je distingue trois "zones" en l'homme. Le centre moteur, le centre émotionnel et le centre intellectuel. Chacun des trois centres possède un mode de fonctionnement et une expression propres.
Si les centres moteurs et émotionnels semblent si souvent inconscients, c'est qu'une expression intellectuelle leur convient mal, il faut adopter leurs modes d'expression lorsqu'on veut en parler ou lorsqu'on veut leur parler. L'intelligence intellectuelle fonctionne par comparaisons et s'exprime en termes, l'émotionnelle par images/symbôles/métaphores et s'exprime en plaisir/déplaisir, et la motrice par imitations et s'exprime en mouvements.
On est d'accord sur ces 3 zones, mais là où vous vous trompez (phrase soulignée), après on peut aller loin dans cette définition que vous lui donnez, moi je parlerais plutôt de vos croyances, de votre conditionnement.
Ces centres ont également différentes vitesses. Le centre moteur est le plus rapide, le centre émotionnel est un peu moins rapide et le centre intellectuel est encore bien plus lent. Il est important de faire la distinction entre les trois centres dans la vie quotidienne bien que la plupart des actions mobilisent les trois. Par exemple la parole : mouvements articulatoires, contenu émotionnel/intellectuel. Il est important de les distinguer car leur collaboration harmonieuse suppose que chacun fasse ce qui lui revient et seulement ce qui lui revient, et trop souvent nous mélangeons, mobilisons un centre au détriment de l'autre en sorte que l'action final n'est pas "optimisée".
Heu... vous réfléchissez à votre processus respiratoire, vous réfléchissez à chaque bouchée de nourriture que vous avalez et toute la mécanique qui se met en place ? non tout cela est automatique. On apporte une attention particulière quand qqchose nous dérange, nous déstabilise, et là il s'agit bien de l'aspect émotionnel.
Ces idées bien sur ne sont pas de moi. Cependant ce sont celles qui ont le mieux résisté à mon examen.
Je reviens pour la suite