« Nouveau rebondissement dans l'affaire Vincent Lambert »
Le Figaro annonce en effet que « le Dr Eric Kariger, médecin du jeune tétraplégique dont le sort divise la famille, a donné sa démission au CHU de Reims ».
Le journal observe que ce « personnage clé de l'affaire, […] gériatre, médecin de Vincent Lambert et auteur de la mise en route de son euthanasie passive à deux reprises, a donné sa démission avant le délibéré du Conseil d'Etat, qui a eu lieu le 24 juin ».« Aussi, quand la décision des 17 sages est tombée et que le Dr Kariger a déclaré, «en conséquence», souhaiter «pouvoir procéder à l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles dans les meilleurs délais», le médecin avait en fait déjà démissionné... », note le quotidien.
Le Figaro relève qu’« à Reims, «cela fait un mois environ» que les couloirs en bruissent, affirme un responsable syndical. Pas de démenti dans les instances compétentes. Mais pas de commentaire non plus, «question trop délicate», «aux conséquences juridiques importantes». Une source d'autorité confirme pourtant ».
Le journal fait ainsi savoir que « le Dr Kariger quittera son poste de chef de service des soins palliatifs du pôle gérontologie en septembre pour aller dans le privé, diriger une maison de retraite. Dans un des plus gros groupes de ces établissements privés, on évoque des «attaches prises actuellement avec Reims» ».
Le quotidien remarque que « le Dr Kariger a déjà des activités dans le privé, où il est directeur médical du groupe Maisons de famille, un réseau de maisons de retraite de luxe. Depuis quelques jours sur les sites de ressources humaines spécialisées dans les emplois de la santé, des offres s'affichent pour un poste de médecin gériatre dans «un important centre hospitalier à Reims» ».
Le Figaro ajoute que « l'information n'a pas été communiquée aux membres divisés de la famille de Vincent Lambert. […] Mais, depuis peu, le Dr Kariger semble préparer le terrain de sa sortie. […] Il a déclaré le 30 juin ne plus savoir s'il réussira à «tenir» face à la pression judiciaire, médiatique et aux menaces par lettres ou e-mails dont il dit être l'objet. Des insultes émanant d'«intégristes catholiques», selon lui, qui le viseraient personnellement mais aussi son équipe et sa famille. Il en a même solennellement appelé à la protection de la ministre de la Santé et de l'Agence régionale de santé Champagne-Ardenne ».
Le journal s’interroge : « Scénarisation d'un départ contraint? Démission après un chaos qui a creusé les différences avec sa hiérarchie et altéré motivation et confiance? La reconversion de ce médecin des hôpitaux apparaît en tout cas moins comme une promotion qu'une solution palliative après de longs mois de procédure, un climat éprouvant pour ses équipes médicales et les tensions avec la famille divisée de Vincent Lambert ».
Le quotidien remarque en outre que « la désertion soudaine du CHU du Dr Kariger, laissant à la fois le protocole qu'il a initié, porté et défendu contre vents et marées, et l'équipe médicale au milieu du gué, pourrait avoir des conséquences déterminantes sur le dossier si, par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme (qui n'a pas encore jugé le dossier sur le fond) se prononçait au final en faveur de l'arrêt de l'alimentation ou si elle refusait de se prononcer, laissant ainsi s'appliquer la sentence du Conseil d'Etat ».
« En effet, si l'hôpital est procéduralement et administrativement responsable de ses médecins, seul le médecin a la charge - médicalement et éthiquement - de conduire ses actes et d'exécuter ce qui procède de sa décision et de sa réflexion, particulièrement dans un processus de fin de vie où la loi lui confère à lui seul le pouvoir de trancher au final, après la collégialité requise », rappelle Le Figaro