Il me semble naturel, sain, de rechercher le plaisir, la satisfaction. Mais addict, accro, dans l'acceptation que j'ai de ce mot il y a une entrave aux autres activités, la chose gêne, bloque, a des conséquences négatives. Il n'y a plus uniquement le plaisir mais d'autres choses vécues négativement (en fonction: honte, douleur, isolement, précarité etc.).
Je pense qu'on peut être accro à n'importe quoi, on a bien vu des personnes accro aux scarifications, au sexe, aux jeux vidéos, au chocolat. La substance ou l'activité ne fait pas la dépendance.
Mais s'il n'y a pas de répercussion négative je ne pense pas qu'on puisse parler d'addiction.
D'ailleurs j'ai lu brièvement des remises en cause de la méthode des Alcooliques Anonymes qui prônent une abstinence totale, intuitivement je dois avouer que cela ne me semble pas régler le problème: il y a toujours un problème avec l'alcool. Je voulais me renseigner plus sur le sujet mais je ne l'ai pas encore fait, j'ai juste entendu parler (lu) d'une école Belge. Qu'en pensez-vous?
Il me semble que l'habitude, le ronron régulier, le bruit de fond, le décor habituel, les gestes répétés, sont importants dans l'addiction. Répéter inlassablement, sans changement ou peu, c'est faire des boucles, c'est déjà connaitre l'issue, je pense que c'est rassurant. Mis à part ce petit détail (je pense que l'habitude peut devenir le terrain de l'addiction, pas forcément dans l'autre sens) je suis assez d'accord avec Nodylion.
Je pense aussi comme Léo et Intemporelle concernant le manque, le vide à combler. Et justement je vois la répétition dans ce cadre.
Surderien, quand tu mentionnes le toujours plus loin, est-ce que tu penses qu'il fait partie de toutes les addictions? De certains types?
"l'addict a le besoin compulsif de rechercher à l'extérieur quelque chose qu'il a déjà à l'intérieur !" J'adore ta phrase.
"il recherche le plaisir à l'extérieur dans des produits ou des comportements répétitifs inadaptés". Qui sont ou deviennent inadaptés, non?
Concernant Quisuisje:
" c'est justement là l'erreur de certains thérapeutes de travailler que sur l'addiction, et non sur ce qui motive l'addiction qui reste plus complexe. On peut suppprimer l'addiction en déplaçant cette compulsion, si on ne travaille pas sur l'aspect de vide et les émotions associées, ce que vous expliquez clairement. "
Le comportement ne saute pas forcément tout seul une fois son utilité passée. Il peut rester actif, dès lors il me semble qu'on peut le désamorcer sans risque. Mais je ne suis pas sûre d'avoir compris votre deuxième phrase.
"Je ne partage pas ce point de vue et surtout la dernière ligne, traiter uniquement l'addiction sans travail de fond serait comme déplacer le problème. C'est trop souvent le cas, donc mon discours est très clair au 1er rv tant que je n'ai pas fait une anamnese complète et récupérer les questionnaires des schémas.
Car il s'avère que derrière la motivation d'arrêt du tabac un trouble anxieux généralisé accompagné d'autres troubles est fortement présent.
Fumer représente alors une compulsion/compensation illusoire pour masquer l'anxiété et/ou l'impuissance face aux situations.
Et donc il est nécessaire de travailler d'abord sur ses aspects avant de pencher sur la compulsion elle même."
Je crois être d'accord avec vous. Mais il n'est pas forcément nécessaire de travailler le fond si on estime que le problème de fond a déjà été réglé et qu'il ne reste plus que l'addiction, l'automatisme, sans la cause première.
"Comment prendriez-vous en charge une personne addict à un forum, qui multiplie les pseudos et qui bat tous les records d'interventions sur le forum en question? La difficulté est que la personne affirme n'y trouver aucun plaisir et aucun bénéfice, au contraire elle se dit fatiguée et exprime bc d'agressivité. J'imagine qu'il faudra déjà lui faire comprendre son paradoxe de s'accrocher maladivement à un forum qu'elle méprise, pas simple j'en conviens. Quelle stratégie pour aider cette personne en souffrance?"
Purement de manière théorique. Personnellement je ne pense pas qu'on puisse aider ceux qui ne veulent pas être aidés. Étant devenue beaucoup plus... j'm'en foutiste (certains évoluent vers une sagesse noble et belle, la mienne est bien plus pénarde), je me contenterai de l'ignorer, ou de piocher ce qu'elle peut dire d'intéressant (que ce soit voulu ou non, je pense qu'on a souvent à apprendre des autres, même si on est en absolu désaccord avec eux, entrer en contact c'est un peu avoir la chance de partager nos mondes), et/ou d'entretenir des rapports cordiaux ou neutres.
Concernant la partie non théorique je prends toujours le parti de la Suisse, je me le représente comme un bon fauteuil en cuir: battez-vous si ça vous amuse, je préfère (lâchement?) bouquiner dans mon coin.
Pour Philou, je pense aussi qu'il y a différentes personnalités qui peuvent avoir un problème d'addiction, mais je ne suis pas persuadée que le type d'addiction soit fortement corrélé au type de personnalité. Peut être un peu? Tu aurais des exemples et un petit développement stp, que je me rende mieux compte?
Cas très intéressant Hypnomed, merci d'avoir partagé. On en aura encore d'autres? *grands yeux* allez stp!